Assureurs et catastrophes

2014, l’année la plus chaude, 2014, année de tous les désastres … combien de fois avons-nous entendu la rengaine ?

Pourtant, les assureurs ne semblent pas du même avis. Dans un communiqué de l’AFP paru dans le journal « Libération » le 7 janvier 2015, on peut lire un titre surprenant : « Catastrophes naturelles : 2014, moins ravageuse que les années passées ». Ce sont, d’après l’AFP, les inondations de septembre 2014 en Inde et au Pakistan, qui auraient été les plus meurtrières. Le bilan avancé porte sur un coût de 93 milliards d’euros (110 milliards de dollars), ce qui est moindre qu’en 2013 (140 milliards de dollars), et que la « moyenne des dix et même [sic] des 30 dernières années ».

Alors qu’en 2013, 21000 décès étaient déplorés, 7700 ont été enregistrés en 2014, ce qui correspond au niveau moyen des dernières années, « et renoue avec le niveau de 1984 ».

Le communiqué rajoute que le membre du directoire de Munich Re[1] salue cette « bonne nouvelle », indiquant que les mesures de prévention ont pu jouer un rôle dans ce bon résultat.

Par ailleurs, la saison des ouragans a été plus clémente en Amérique du Nord, puisque seulement 8 ouragans violents ont été enregistrés (contre 11 par an en moyenne pour la période 1950 – 2013).

Et finalement, c’est … un tempête assortie de neige au Japon qui a coûté le plus cher aux assureurs… un comble pour « l’année la plus chaude » !

Que peut-on conclure ? Rien … sinon que l’information n’a pas suscité l’intérêt des médias, et pour cause : il s’agit là d’une info qui va à l’encontre de la stratégie de communication ante-COP 21. De plus cette annonce pourrait gêner les assureurs, qui ont augmenté leurs tarifs, prétendant qu’ils devaient faire face à une augmentation des sinistres, et que ces derniers devraient encore être plus fréquents dans l’avenir.

---

[1] Munich Re est un réassureur allemand, et premier mondial de la réassurance : http://fr.wikipedia.org/wiki/Munich_Re